PSP, PISP, PSIP, PSFP, AISP, AIFP, CISP : c’est quoi ?

Quoi ? Dans le monde des paiements numériques, de nombreux acronymes circulent : PSP, PISP, PSIP, PSFP, AISP, AIFP, CISP… Ces sigles renvoient à des statuts réglementaires ou des types d’acteurs du secteur, chacun avec un rôle spécifique. Mais derrière cette jungle de termes, il existe une logique précise qu’il est essentiel de maîtriser.
Qui ? Les professionnels concernés sont : les fintechs, les e-commerçants, les plateformes SaaS, les marketplaces ou encore les développeurs d’applications souhaitant intégrer des fonctionnalités financières.
Où ? En France et en Europe, dans le cadre du droit européen des services de paiement, notamment les directives DSP2 et DSP3.
Quand ? En 2025, dans un contexte où l'intégration des services financiers dans des environnements non-bancaires s’accélère fortement.
Comment ? En analysant les rôles, obligations, agréments, usages et différences entre chaque type d’acteur, ainsi que leurs complémentarités.
Combien ? Le coût et les implications réglementaires varient selon les statuts : certains nécessitent une licence d’établissement de paiement ou une délégation réglementaire.
Pourquoi ? Pour choisir la bonne architecture, comprendre avec qui vous contractez, et éviter des erreurs lourdes de conséquences sur votre time-to-market ou votre conformité.
PSP, PISP, PSIP, PSFP, AISP, AIFP, CISP : comprendre les statuts clés du paiement en 2025
Introduction aux services de paiement : comprendre la typologie
Qu’est-ce qu’un prestataire de services de paiement (PSP) ?
Un prestataire de services de paiement (PSP) est une entreprise habilitée à offrir des services financiers permettant le transfert de fonds électroniques entre un payeur (consommateur) et un bénéficiaire (commerçant, professionnel, plateforme). Ces services peuvent inclure l’encaissement par carte, le virement bancaire, le prélèvement SEPA, ou des services plus complexes comme la gestion d’e-wallets, d’IBAN virtuels, ou de systèmes d’orchestration.
Concrètement, un PSP joue le rôle de tuyauterie financière. Il s'intercale entre votre client et votre banque pour s'assurer que l'argent est bien transféré selon les conditions techniques et sécuritaires attendues.
Les missions d’un PSP peuvent inclure :
- La collecte des paiements pour le compte d’un marchand ;
- Le routing des flux financiers vers les bons comptes ou IBAN ;
- La gestion des risques de fraude, de conformité, et de KYC/KYB ;
- La mise à disposition de dashboards ou API pour piloter les flux en temps réel.
Un cadre strictement réglementé : de la DSP2 à la DSP3
Les prestataires de services de paiement sont régulés à l’échelle européenne par la Directive sur les Services de Paiement (DSP), la plus récente étant la DSP2, en vigueur depuis 2018. Cette directive vise à :
- Renforcer la sécurité des transactions électroniques ;
- Promouvoir l’ouverture des données bancaires (open banking) ;
- Clarifier les rôles et responsabilités de chaque acteur ;
- Encourager l’émergence de nouveaux services, notamment les agrégateurs de comptes ou les initiateurs de paiements.
La DSP3, en préparation au niveau de la Commission européenne, ambitionne de :
- Mieux encadrer les services de type Buy Now Pay Later (BNPL) ;
- Harmoniser les agréments entre États membres ;
- Renforcer la protection du consommateur et la lutte contre le blanchiment.
Un PSP doit être agréé par une autorité compétente, comme l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution) en France, ou exercer sous le passeport européen d’une autre autorité.
📌 À noter : Il existe également des acteurs non agréés, dits « intermédiaires », qui opèrent sous mandat d’un PSP, sans avoir eux-mêmes d’agrément.
Les statuts à connaître en 2025
La digitalisation croissante et les évolutions réglementaires ont permis l’émergence de statuts variés, chacun jouant un rôle spécifique dans la chaîne de valeur du paiement. Voici un tour d’horizon des principaux statuts réglementés :
1. PSP – Prestataire de services de paiement (au sens large)
- Rôle : Opérateur technique et financier du paiement (virements, prélèvements, carte…).
- Agrément : Obligatoire.
- Exemples : Stripe, Adyen, Lemonway, Payplug, Alma.
Ces acteurs gèrent directement les fonds et ont souvent une architecture complète (compliance, encaissement, reversement, gestion multi-comptes).
2. PISP – Payment Initiation Service Provider
- Rôle : Initie un virement SEPA depuis le compte bancaire du client vers un bénéficiaire.
- Cadre : Introduit par la DSP2 pour faciliter les paiements bancaires directs sans carte.
- Spécificité : Le PISP n’accède pas aux fonds mais déclenche un ordre de paiement.
- Exemples : Bridge (ex-Budget Insight), Tink, TrueLayer.
Ce modèle est particulièrement prisé dans l’e-commerce pour éviter les frais des cartes.
3. AISP – Account Information Service Provider
- Rôle : Accède aux données des comptes bancaires (transactions, soldes…).
- Utilité : Agrégation de comptes, scoring financier, vérification des revenus.
- Exemples : Bankin’, Linxo, Qonto Connect.
Les AISP sont des maillons essentiels dans les produits de crédit, de gestion budgétaire ou d’automatisation comptable.
4. CISP – Common Interface Service Provider
- Rôle : Fournit une interface technique sécurisée entre les banques et les tiers (PISP, AISP).
- Particularité : Ce n’est pas un prestataire au sens commercial, mais un opérateur d’API réglementé, souvent interne à une banque ou un GIE.
Ce rôle est clé dans l’infrastructure de l’open banking en Europe.
5. PSIP – Payment Service Information Provider
- Rôle : Fournit des informations autour des paiements mais sans initier ou détenir les flux.
- Typologie : Non systématiquement agréé (selon la nature du service).
- Exemples : Outils d’analytics ou de monitoring pour plateformes, fintechs, e-commerce.
Ce statut est plus souple mais reste peu reconnu officiellement comme agrément DSP2.
6. PSFP – Prestataire de services de financement participatif
- Rôle : Facilite les projets de crowdfunding (don, prêt, capital…).
- Cadre : Réglementé depuis le règlement européen 2020/1503.
- Exemples : Ulule, LITA.co, October.
Les PSFP doivent également gérer l’encaissement et la restitution des fonds en collaboration avec un PSP agréé.
7. AIFP – Agrégateur / Intermédiaire Financier Plateforme
- Rôle : Non défini officiellement comme statut, mais utilisé pour désigner un acteur technologique orchestrant plusieurs flux (multi-PSP, split, escrow).
- Exemples : Fintecture (mode hub), platforms-as-a-service (PaaS) sans agrément mais connectées à des PSP.
Il peut jouer un rôle technique essentiel, sans avoir de lien direct avec la régulation, mais souvent mandaté contractuellement par un PSP agréé.
Comparaison des statuts : PSP vs PISP vs AISP vs autres
Pourquoi comparer les statuts ?
Comprendre la différence entre un PSP, un PISP, un AISP ou un CISP n’est pas seulement une question réglementaire : c’est une clé stratégique pour tout projet fintech, marketplace, SaaS ou retailer. Chaque statut répond à un besoin spécifique :
- Gérer ou non des fonds
- Initier ou non des paiements
- Accéder ou non aux données bancaires
- Être agréé ou non
En fonction de votre modèle d’affaires, vos flux financiers et vos contraintes techniques, vous n’aurez pas besoin des mêmes services… ni des mêmes responsabilités légales.
En résumé : comment s’y retrouver ?
Voici quelques cas d’usage typiques pour choisir votre statut cible ou partenaire :
- Je veux encaisser de l’argent pour le compte de tiers (marketplace, plateforme)
→ Optez pour un PSP agréé + modèle d’agrégation ou split. - Je veux initier un virement bancaire sans passer par carte
→ Intéressez-vous aux solutions PISP type Bridge ou Tink. - Je veux récupérer les données bancaires pour scorer un client
→ Utilisez un AISP. - Je veux orchestrer les flux entre plusieurs PSP (Stripe + Adyen + Payplug)
→ Un AIFP ou solution d’orchestration peut suffire, sans agrément.
Cas d’usage par secteur : quel statut de paiement choisir selon votre activité ?
Chaque secteur d’activité possède des besoins spécifiques en matière de paiement. Le choix du bon prestataire ou statut réglementaire (PSP, PISP, AISP, etc.) dépend de nombreux facteurs : parcours utilisateur, type de flux financiers, réglementation, expérience client, besoin de scalabilité ou encore exposition au risque.
Voici un tour d’horizon des cas d’usage les plus courants pour vous aider à comprendre quelle architecture de paiement choisir en 2025, selon votre modèle.
Marketplace : gérer des flux complexes et multi-acteurs
Besoins principaux :
- Gestion d’encaissements pour le compte de tiers (split payment)
- KYC/KYB automatisé pour les vendeurs
- Suivi des soldes, reversements, émission de wallets
- Conformité DSP2/DSP3 et lutte anti-fraude
Statuts recommandés :
- PSP agréé (établissement de paiement ou monnaie électronique)
- CISP pour les connexions API sécurisées
- AISP si l'on souhaite agréger les comptes vendeurs
Exemples d’architectures :
- PSP principal : MangoPay, Treezor, Lemonway
- Couches complémentaires : Budget Insight (AISP), Powens, Bridge
Pourquoi c’est critique ?
Un mauvais choix peut bloquer la croissance de la place de marché, allonger les délais d’intégration ou générer une non-conformité réglementaire.
SaaS : ajouter de la valeur grâce à des services financiers
Besoins principaux :
- Monétisation via le paiement (frais fixes ou commissions)
- Emission d’IBAN, initiation de prélèvements, paiement intégré
- Branding bancaire en marque blanche
- APIs scalables et support technique fluide
Statuts recommandés :
- PISP pour initier des paiements directement
- PSP pour encaisser ou émettre des IBAN
- AISP pour afficher l’état des comptes utilisateurs
Acteurs courants :
- Swan (Banking-as-a-Service), Stripe Treasury, Xpollens, Weavr
- Powens pour les données de comptes
Bénéfice métier :
Le BaaS permet au SaaS d’élargir sa proposition de valeur, en devenant un acteur “fintech-enabled” avec une monétisation récurrente.
Retail & E-commerce : rapidité, fiabilité et omnicanalité
Besoins principaux :
- Encaissement en ligne et/ou en magasin
- Unification des paiements (omnichannel)
- Intégration avec CMS e-commerce (Shopify, Magento, WooCommerce…)
- Frais de transaction compétitifs
Statuts recommandés :
- PSP full stack (encaissement + terminaux + reporting)
- PISP pour initier des paiements instantanés à moindre coût (virement en ligne)
Acteurs clés :
- Adyen, Payplug, Stripe, Alma, HiPay, Viva Wallet
- Bridge (PISP) pour l’initiation par virement
Objectif :
Réduire les commissions sans sacrifier l’expérience client, avec une solution plug-and-play rapide à déployer.
B2B & Industrie : complexité des flux et exigence de conformité
Besoins principaux :
- Paiements récurrents (SEPA), délais de paiement allongés
- Contrôle des paiements fournisseurs
- Gestion multi-banques, multi-comptes
- Reporting avancé et intégration ERP
Statuts recommandés :
- PISP pour automatiser les paiements
- AISP pour centraliser les informations de comptes
- PSP si besoin d’encaissement direct
Solutions typiques :
- Budget Insight ou Bridge pour l’AISP + PISP
- Modulr, SIBS ou acteurs BaaS pour la gestion des flux
Enjeux principaux :
Fiabiliser les paiements fournisseurs et clients, optimiser la trésorerie et intégrer les flux dans le SI de l’entreprise.
Les erreurs fréquentes à éviter lors du choix d’un prestataire de services de paiement
Choisir un prestataire de services de paiement (PSP) ne se résume pas à comparer des taux ou des délais de versement. De nombreuses entreprises commettent des erreurs qui peuvent ralentir leur croissance, fragiliser leur conformité ou générer des surcoûts non anticipés. Voici les principales erreurs à éviter.
Méconnaissance des obligations réglementaires
Confondre agrément et simple partenariat
Beaucoup d'entreprises pensent qu’un PSP est automatiquement agréé dès lors qu’il propose des services de paiement. Or, certains acteurs opèrent sous mandat, via un établissement agréé, sans être eux-mêmes régulés. Ce flou peut engendrer des risques juridiques importants, notamment en cas de litige ou de contrôle.
Ne pas vérifier l'encadrement juridique du partenaire
Il est essentiel de s’assurer que le PSP choisi :
- Est agréé par l’ACPR (ou une autorité équivalente européenne)
- A une politique claire de gestion des risques (AML, KYC/KYB)
- Est conforme aux directives DSP2 et RGPD
Risque : blocage de flux ou sanction
Sans vigilance, une entreprise peut voir ses fonds bloqués, ses opérations suspendues ou subir une mise en conformité corrective coûteuse. La réglementation évolue vite : anticipez les exigences futures de DSP3 et les contrôles croissants des régulateurs.
Choisir un acteur non adapté à son business model
Une marketplace ≠ un SaaS ≠ un retailer
Chaque modèle économique a des exigences spécifiques :
- Une marketplace doit gérer des encaissements pour compte de tiers, du KYB, du split.
- Un SaaS privilégiera des API bancaires en marque blanche.
- Un retailer misera sur des solutions plug & play omnicanales.
L’erreur classique : un PSP “généraliste”
Un PSP sans fonctionnalités de wallet, de routing, ou sans gestion d'IBAN virtuels peut être un frein majeur au développement d'une plateforme. L’enjeu n’est pas de choisir “le meilleur PSP du marché”, mais celui adapté à votre projet.
Sous-estimer les coûts cachés
Des tarifs souvent incomplets
Certains frais ne sont pas visibles dès le devis :
- Frais de setup (intégration, personnalisation)
- Coûts d’API ou d’accès à certaines fonctionnalités (KYB, reporting)
- Commissions fixes ou minimum mensuel
Des commissions variables selon la carte
Les cartes suivantes ont souvent des commissions plus élevées :
- Cartes corporate
- Cartes non européennes
- Cartes à débit différé ou premium
Ces surcoûts peuvent représenter jusqu’à +0,50 % à +1 % par transaction, selon l’acquéreur et le contrat.
Ne pas anticiper la scalabilité technique ou réglementaire
API fermées, documentation pauvre, support inexistant
Certaines solutions “fonctionnent” sur un petit périmètre mais montrent leurs limites dès que :
- Le nombre de transactions explose
- De nouveaux marchés ou devises sont ajoutés
- Une automatisation (ERP, CRM, fiscalité) est requise
Croissance stoppée par l’infrastructure
Sans vision long terme, vous devrez “rebrancher” votre PSP, changer de prestataire ou dupliquer les intégrations. Cela génère :
- Perte de temps
- Coûts de migration
- Blocage réglementaire si les agréments ne suivent pas
Multiplier les interlocuteurs
Le piège de l’architecture fragmentée
C’est une erreur courante : un prestataire pour le KYC, un autre pour le paiement, un pour le wallet, un autre encore pour le scoring…
Cette fragmentation pose plusieurs problèmes :
- Temps de gestion et coordination accrus
- Risque d’incompatibilité entre modules
- Complexité contractuelle (SLA, responsabilité, conformité)
Privilégier les plateformes intégrées ou les brokers
Un courtier comme Komission.fr permet de choisir un PSP multi-services, ou de coordonner intelligemment plusieurs acteurs compatibles entre eux, sans devoir tout gérer en interne.
🧾 Conclusion – Naviguer dans la complexité réglementaire : un enjeu stratégique
Comprendre la jungle des statuts PSP, PISP, AISP, CISP, PSIP, PSFP, AIFP n’est pas un luxe : c’est un levier stratégique. Que vous soyez une fintech, une marketplace, un SaaS ou une entreprise du retail, le choix de votre partenaire de paiement aura un impact direct sur :
- Votre time-to-market (délais d’intégration, validation KYC/KYB, etc.)
- Votre conformité réglementaire (agrément, statut, audits…)
- Vos marges (frais cachés, commissions, maintenance technique)
- Votre expérience utilisateur (UX de paiement, latence, options…)
Une complexité croissante, mais une opportunité pour se différencier
Avec l’arrivée de DSP3, la montée en puissance du BaaS, l’essor de l’open banking et la multiplication des prestataires, l’écosystème européen devient à la fois plus riche et plus technique. C’est une opportunité formidable pour les acteurs agiles et bien conseillés — mais un risque réel pour ceux qui avancent sans expertise.
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🔍 En résumé : Ce que vous avez appris
- Les statuts réglementés du paiement : PSP, PISP, AISP, CISP, etc.
- Leur rôle, leurs obligations et leurs cas d’usage
- Comment les comparer pour faire le bon choix technique et stratégique
- Des cas pratiques par secteur d’activité (Marketplace, SaaS, Retail, B2B…)
- Les erreurs critiques à éviter pour rester scalable et conforme
- Et surtout : l’importance d’être accompagné dans ce choix structurant
