High Risk Payment (Paiement à risque élevé)

High Risk en paiement : comprendre les marchands à risque élevé et leurs enjeux
Le paiement électronique est aujourd’hui un standard pour les entreprises de tous secteurs. Mais derrière une transaction apparemment anodine, certaines activités sont jugées plus risquées que d’autres par les établissements financiers. On parle alors de marchands “High Risk”, ou à risque élevé, un statut qui peut compliquer l’accès aux services de paiement classiques.
Dans cet article, nous allons explorer en profondeur ce que signifie “High Risk” dans le secteur du paiement, pourquoi certaines entreprises sont concernées, quelles sont les implications concrètes, et quelles solutions existent pour contourner les blocages et accepter les paiements en toute conformité.
Définition de "High Risk" en paiement
Le terme “High Risk” (ou “à risque élevé”) désigne un profil marchand ou une catégorie d’activité considérée comme comportant un risque accru pour les prestataires de services de paiement (PSP), les banques acquéreuses ou les réseaux de cartes.
Ce risque peut être lié à :
- un taux élevé de rétrofacturations (chargebacks),
- des problématiques de conformité (fraude, blanchiment, règlementation sectorielle),
- une instabilité juridique ou réputationnelle,
- un modèle économique fragile ou basé sur l’abonnement, les préventes, ou les produits à forte réclamation client.
Conséquence : les marchands high risk ont plus de difficultés à obtenir un contrat VAD ou un compte marchand, et doivent souvent passer par des prestataires spécialisés, aux conditions plus strictes et aux frais plus élevés.
Exemples de secteurs "High Risk"
De nombreux secteurs ou modèles sont classés “à risque élevé” par défaut par les établissements bancaires ou les PSP traditionnels. En voici quelques exemples :
Contenu adulte / dating
- Sites pornographiques
- Services de rencontres payants
Jeux d’argent et paris
- Casinos en ligne
- Poker, paris sportifs
Cryptoactifs & investissements
- Plateformes de trading crypto
- Formation en bourse / forex / MLM
Voyages & billetterie
- Agences de voyages sans garantie financière
- Vente de billets sans stock
Santé & bien-être
- Compléments alimentaires non certifiés
- Produits de médecine alternative
Financement alternatif
- Crowdfunding non régulé
- Prêts entre particuliers
Abonnement ou précommande
- Box par abonnement
- Vente en pré-lancement sans garantie de livraison
Même dans des secteurs classiques, certaines pratiques ou modèles de distribution (dropshipping, affiliation agressive, marketing trompeur) peuvent faire basculer une activité dans la catégorie “high risk”.
Pourquoi ce classement est important ?
Être classé “High Risk” a plusieurs conséquences pour une entreprise :
- Refus d’ouverture de compte marchand chez les banques classiques
- Frais de traitement plus élevés (jusqu’à 5 à 10 % de commission)
- Rétention de fonds (rolling reserve, blocage temporaire de 5 à 10 % du CA)
- Délai de règlement allongé (J+7, J+15 ou plus)
- Audits réguliers et vérification renforcée (KYC, modèle économique, flux financiers)
Comment savoir si votre activité est “High Risk” ?
Si vous constatez que :
- plusieurs PSP refusent votre dossier sans justification claire,
- votre modèle repose sur l’abonnement, la vente à distance ou la précommande,
- vos produits sont soumis à des polémiques (CBD, crypto, minceur, etc.),
… alors il est probable que vous soyez considéré comme “marchand à risque”.
Une vérification de votre MCC (Merchant Category Code), des CGV, du panier moyen, et du taux de litige estimé aidera à le confirmer.
Solutions pour les marchands High Risk
Heureusement, il existe des prestataires spécialisés High Risk, capables de proposer des solutions d’encaissement malgré un profil sensible :
PSP spécialisés High Risk
- TrustPayments
- PXP Financial
- BlueSnap
- eMerchantBroker
- Paykassma (crypto/gaming)
Acquéreurs offshores
Certains acquéreurs, basés à Malte, Chypre, Hong Kong ou aux Émirats, acceptent des activités que les banques françaises refusent — sous conditions strictes.
Agrégateurs de paiement
Des acteurs comme Checkout.com, Stripe Atlas, Adyen, ou Payabl peuvent accepter des dossiers “borderline” selon la localisation de l’entité légale et la solidité du business plan.
Alternatives sans contrat VAD
- Liens de paiement temporaires
- Solutions prépayées ou wallets électroniques (cryptos, cartes reloadables)
Conseils pour faire accepter un dossier High Risk
Voici quelques bonnes pratiques pour maximiser vos chances d’acceptation :
- Société enregistrée proprement, avec Kbis, comptes bancaires séparés et historique comptable.
- Taux de chargeback < 1 %, preuve d’un service client réactif.
- Site e-commerce conforme, avec mentions légales, CGV, politique de remboursement.
- Suivi de livraison (tracking) et preuve de bonne exécution des commandes.
- Business plan solide, avec prévisionnel, sources de trafic, stratégie de croissance.
L’avenir du High Risk : vers une inclusion mieux régulée ?
Avec la montée des nouvelles industries (NFT, IA générative, Web3, coaching digital...), la notion de “High Risk” évolue.
Les régulateurs européens tendent à encadrer ces secteurs au lieu de les exclure, ce qui pourrait faciliter leur acceptation à terme par les banques traditionnelles.
Par ailleurs, l’essor de solutions blockchain, de banques crypto-friendly et de KYC automatisés permet d’envisager un avenir plus fluide pour les marchands jugés “risqués”, à condition d’afficher une bonne gouvernance.
Conclusion
Le statut High Risk n’est pas une fatalité. Il indique simplement qu’un commerçant exerce dans un cadre sensible, en termes de conformité, réputation ou gestion client.
Avec les bons partenaires, un dossier structuré et une transparence complète, il est tout à fait possible de trouver une solution de paiement adaptée — y compris pour les secteurs atypiques ou émergents.